Est-ce encore possible de sauver le noyer cendré?


Depuis 2003, le noyer cendré est considéré en voie de disparition au Canada. Ce statut précaire est dû à la progression constante du chancre (Sirococcus clavigignenti-juglandacearum) du noyer cendré, découvert en 1990 au Québec.


 

Identifier le noyer cendré

Espèce indigène au Canada, le noyer cendré se répertorie dans le centre et l’est de l’Amérique du Nord. Il est présent en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Cet arbre, faisant partie de la famille des Juglandacées, peut atteindre une dimension de 18 mètres en hauteur et jusqu’à 60 cm de diamètre. Préférant les sols fertiles et bien drainés, le noyer cendré est présent dans deux types de milieu forestier, soit les plaines de débordement ainsi que les forêts feuillues sur des sols à bon drainage (mésique) et relativement riches. Cette espèce intolérante à l’ombre est facilement reconnaissable par ses feuilles alternes composées de 11 à 17 folioles opposées pubescentes. L’écorce des jeunes noyers cendrés est grise et lisse et devient, lorsque l’arbre est adulte, sillonnée de crevasses étroites, peu profondes et sombres qui la divisent en larges crêtes entrecroisées, irrégulières et à sommet plat. Les rameaux de cette espèce sont chamois et recouverts d’un épais tapis de poils. Quant à ses bourgeons, ils sont arrondis, beiges et pubescents. Vers 20 ans, l’arbre commence à produire des noix oblongues aux extrémités pointues entourées d’une enveloppe visqueuse, pubescente et vert jaunâtre. Ces noix nutritives à haute teneur en huile sont une importante source de nourriture pour plusieurs animaux. Le noyer cendré est également prisé par les fabricants de meubles pour son bois tendre et de texture variée. 

 

 

 

Discerner un arbre malade

Le chancre ravage les populations de noyers cendrés en se propageant d’un individu à l’autre notamment par le vent et les insectes. L’infection qu’elle provoque se manifeste habituellement dans la partie inférieure de la cime de l’arbre par la formation de chancres produisant un liquide noirâtre. Elle se répand ensuite vers le bas lorsque la pluie entraîne les spores du champignon le long des branches et du tronc. Avec le temps, les chancres se multiplient, grossissent et finissent par se rejoindre, tuant les branches touchées. L’écorce finit par se fissurer ou se détacher en plaques. Lorsque les chancres annellent le tronc, ils tuent l’arbre. Un arbre infecté peut vivre jusqu’à 40 ans et cesse généralement de produire des noix bien avant sa mort. Toutefois, lorsque des noix sont produites par un arbre malade, elles peuvent être porteuses du champignon et les semis seront donc infectés dès la germination. Une fois que l’arbre est infecté, la lutte contre la maladie s’avère difficile. En effet, il n’existe pas encore de remède pour freiner le chancre du noyer.

 

 

Quoi faire?

Bien qu’il n’existe pas encore de solutions pour éradiquer le chancre du noyer, quelques bonnes pratiques peuvent être mises en application dans le but de venir en aide aux noyers cendrés. D’abord, il est recommandé de conserver tout noyer cendré qui peut survivre et se reproduire. Ensuite, comme les arbres matures sont plus enclins à produire des noix en milieu ouvert, lorsque la compétition par d’autres arbres est plus faible, il est approprié de dégager un périmètre autour des noyers à conserver, soit ceux qui ne semblent pas ou peu atteints. Toutefois, avant d’entreprendre de tels travaux, il est recommandé de consulter préalablement un ingénieur forestier. Il est d’ailleurs possible de conserver des arbres de grande valeur qui sont fortement atteints en effectuant un émondage des branches affectées et en excisant les chancres au tronc. Il faut également adopter des pratiques de coupe qui minimisent les blessures aux arbres qui ne seront pas abattus. Les arbres endommagés sont plus réceptifs aux maladies. Finalement, le chancre pouvant survivre jusqu’à deux ans dans le bois mort, il est conseillé de brûler les résidus de coupe.

 


EN SAVOIR PLUS

Le recommandations sont issues d’une guide développé par le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec, Consultez-le au : www.crecq.qc.ca/getdoc.php?id=92

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