Acériculture


L’aménagement des érablières pour la production de sirop est une activité très populaire dans le sud du Québec. Pour que cette activité demeure possible dans le futur, il est important de maintenir la santé des érablières. D’autant plus que ces milieux forestiers font face à un nombre croissant de pressions : les maladies, les plantes envahissantes, l’acidification des sols, l’étalement urbain, etc.

Les arbres sucriers 

Plusieurs arbres peuvent produire de la sève pouvant être transformée en sirop. Les plus connus sont les érables : érable à sucre, érable rouge, érable argenté et érable noir. Il est aussi possible de récolter de la sève des bouleaux jaunes ou des noyers. La récolte à partir de ces autres arbres est par contre bien moins connue, incluant ses les effets à long terme sur la vigueur des arbres. 

Sirop d’érable versus sirop de bouleau

La production de sirop de bouleau est différente de celle de l’érable. D’abord, la montée de la sève des bouleaux n’est pas dépendante d’un cycle journalier de gel et de dégel. En dégelant au printemps, les racines vont absorber de l’eau qui, à son tour, va pousser la sève en direction de la cime. La coulée va débuter lorsque la température moyenne du sol et du bois de l’arbre sera supérieure à zéro, généralement à la mi-avril, et se terminera avec l’ouverture des bourgeons. La durée moyenne d’écoulement est d’environ 2 à 3 semaines. Dans le cas de l’érable à sucre, la coulée débute en hiver et se termine au début du printemps. 

Ensuite, le sucre contenu dans la sève d’érable à sucre est principalement du saccharose. La sève du bouleau est composée de différents sucres, approximativement 49 % de fructose, 35 % de glucose et 15 % de saccharose. Cela influe sur le goût, mais aussi sur la transformation, car chaque sucre possède un point d’ébullition différent. 

 

 

 

Une récolte durable de sève 

Une bonne gestion est la clé pour maintenir la santé des érablières. Cela passe par un bon l’aménagement des forêts, puis par des techniques durables de récolte. Voici divers éléments à ne pas négliger.  

 

Voici des règles de base pour une érablière en santé. Notez que chaque érablière a des besoins spécifiques. Pour des conseils personnalisés, il est suggéré de s’adresser à un(e) ingénieur(e) forestier(-ère) de votre région.  

 

  • Conserver 15 à 20 % de la surface terrière en essences compagnes 

  • Conserver une structure inéquienne, soit des arbres de différentes classes d’âge, en réalisant des trouées assez grandes pour permettre le développement de la relève 

  • Éviter de trop ouvrir le couvert, ce qui favoriserait le développement d’espèces non désirées comme certaines fougères 

  • Maintenir une surface terrière supérieure à 20 m² à l’hectare 

  • Prélever en moyenne 20 % de la surface terrière, et ce, jusqu’à un maximum de 6 m2/ha 

  • Récolter en priorité les résineux et le tremble, puis les arbres moins vigoureux, surtout les tiges > 70 cm 

  • Éviter les blessures aux racines et aux troncs 

  • Minimiser l’impact des chemins et limiter la compaction 

  • Surveiller les ravageurs 

  • Protéger les habitats de la faune et de la flore 

  • Conserver des chicots et des débris ligneux 

 

En savoir plus 

 Il y a plusieurs avantages à conserver des espèces autres que des érables dans les érablières. Chaque espèce offre un ou plusieurs avantages aux écosystèmes.

 

Voici des exemples :  

  • Amélioration de la fertilité des sols; 

  • Décomposition efficace; 

  • Résistance aux épidémies d’insectes et aux maladies; 

  • Résistance au verglas; 

  • Habitats favorables pour la faune. 

 

Parmi les espèces compagnes intéressantes en érablières, il y a :  

  • Le tilleul d’Amérique; 

  • Le bouleau jaune; 

  • L’ostryer de Virginie; 

  • Le cerisier tardif; 

  • Les frênes; 

  • Le hêtre à grandes feuilles. 

 

En savoir plus 

La récolte de sève crée une blessure à l’arbre. Il est donc important de s’assurer que la guérison sera facile. Ensuite, la récolte utilise une partie des réserves énergétiques de l’arbre. Il faut donc que l’utilisation soit durable pour ne pas nuire à la santé des arbres.

 

Voici quelques conseils.  Notez que chaque érablière a des besoins spécifiques. Pour des conseils personnalisés, il est suggéré de s’adresser à un(e) ingénieur(e) forestier(-ère) de votre région.  

 

  • Limiter le nombre d'entailles par arbre 

  • Éviter d'entailler les tiges de moins de 20 cm (8 pouces) de diamètre à hauteur de poitrine (DHP) 

  • Éviter d'entailler les arbres sénescents ou moribonds 

  • Respecter une certaine distance avec les entailles antérieures pour éviter le bois mort 

  • Plus le trou est petit et peu profond, plus on réduit la taille de la cicatrice et la formation de bois mort 

  • Percer un trou circulaire autant que possible, et ce, avec un léger angle pour qu'une fois le chalumeau retiré, l'eau ne s'accumule pas dans la blessure 

  • Plus une entaille est fraîche, plus elle a le potentiel d'être productive 

 

 

Suivez l’actualité de l’AFSQ   

S'abonner à l'infolettre