Articles printemps 2025

 

Gestion des problématiques de cohabitation avec le castor

 Gaétan Fournier, directeur général, et Kary Leblond, biologiste et chargée de projet, FTGQ

 

Parmi tous les animaux à fourrure du Québec, le castor est l’espèce qui occasionne le plus de conflits avec l’homme. Comment intervenir pour contrer cette problématique en étant respectueux de l’environnement et en respectant le cadre légal? Une question que se posent plusieurs intervenants de différents milieux ou organisations. La Fédération des Trappeurs Gestionnaires du Québec (FTGQ) a développé et rend disponible une formation adaptée sur la gestion des problématiques de cohabitation avec le castor.

De la nécessité crée le besoin 

Diminution de la récolte due à la baisse du prix de sa fourrure, modification anthropique par l’exploitation forestière créant des habitats favorables pour l’espèce, augmentation des populations de castors, étalement urbain, plus grande utilisation des milieux naturels à des fins récréatives… autant d’éléments contribuant à accroître les situations conflictuelles impliquant le castor. 

 

 

Devant ce constat, combiné à la demande d’une MRC, Olivier Tremblay, intervenant spécialisé dans la gestion des problématiques de castors en milieu urbain et périurbain et pilote professionnel de drones, interpelle Gaétan Fournier, technicien de la faune, spécialiste des conflits homme-faune et nouvellement directeur général à la FTGQ, pour lancer l’idée de développer et mettre en place une formation sur mesure pour outiller adéquatement les organismes (MRC, municipalités, territoires fauniques structurés) aux prises avec des problématiques de cohabitation avec le castor. 

 

Outiller adéquatement les gestionnaires de cours d’eau et de territoires 

Au niveau du contenu, l’emphase est mise dans un premier temps sur les bases visant à mieux connaître le castor afin de mieux cohabiter avec lui. Les enjeux de sécurité et de santé publique sont abordés, et nous amènent aux aspects touchant la détection, la prise d’informations, l’analyse, les critères de priorisation, le cadre légal et finalement, les modes opératoires et les possibilités d’interventions envisageables. 

Les outils modernes de prise de données et d’analyse cartographique (indice de qualité d’habitat [IQH]) sont abordés. Logiciels, cartes interactives, application pour téléphone intelligent et utilisation de drone sont passés en revue.

 

 

Les approches répressives (piégeage et démantèlement de barrages) et préventives (structures de protection de ponceaux et systèmes de contrôle de niveaux d’eau) constituent un volet important du contenu également.

 

Les quatre principaux objectifs de la formation 

  • Intégrer une nouvelle approche de la gestion des castors problématiques. 

  • Organiser et structurer les différentes équipes : environnement, travaux publics, réseau routier, trappeurs, gestionnaires et citoyens. Clarifier les rôles.

  • Structurer la prise de données de l’inspection afin de bien évaluer le risque et de prendre la meilleure décision (coûts, effort, temps) pouvant mener à bien l’intervention sur un site problématique. 

  • Être plus efficace et durable au niveau préventif et en phase avec la réglementation des méthodes répressives.

 

La mise en place de la formation 

À la base, deux options sont disponibles : une formule d’une journée théorique ou une de deux jours à laquelle s’ajoute une journée pratique où des sites problématiques sont visités et analysés. 

Une première formation pilote fut donnée en septembre 2023 pour la MRC de la Haute-Yamaska. La MRC du Val-Saint-François fut la seconde en décembre 2023. En 2024, une formation a été donnée à Kenauk Nature en Outaouais, à la MRC de Montmagny, à la MRC de la Haute-Yamaska (phase 2), à la MRC de Memphrémagog, au Regroupement des ZECS de la Mauricie et finalement, à Waswanipi pour l’Association des trappeurs Cris. À ce jour, l’UPA du Centre-du-Québec fut la première organisation à bénéficier de la formation en 2025, mais d’autres sont déjà prévues à l’horaire. 

 

 

Une approche qui dépasse la seule option de la capture et du démantèlement

La mise en place du programme de gestion intégrée du castor permet de : 

  • Définir les rôles;

  • Clarifier la marche à suivre au moment d’un signalement;

  • Faire une inspection et une analyse du risque efficace;

  • Établir des stratégies adaptées à employer avec les bonnes demandes de permis;

  • Planifier l’intervention et informer le public;

  • Bonifier les compétences de tous les intervenants.

 

 


En savoir plus

N’hésitez pas à communiquer avec la Fédération des Trappeurs Gestionnaires du Québec pour obtenir des informations complémentaires ou pour planifier une formation auprès de votre organisation. 

418 872-7644  •  ftgq@ftgq.qc.ca  •  www.ftgq.qc.ca

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