Le cerf de Virginie est le cervidé le plus répandu en Amérique du Nord. Au Québec, la survie de l’animal est fortement influencée par les hivers rigoureux, qui se font de plus en plus rares dans le sud de la province. Ce phénomène a entraîné une forte montée des populations de cerfs notamment en Estrie dans les dernières années, qui engendre à son tour des conséquences, telles que la déprédation en milieu agricole, le manque de régénération forestière et les accidents routiers. Les producteurs agricoles mentionnent ces difficultés depuis plusieurs années et la photo ci-contre d’un « exclos », une zone isolée du cerf à l’aide d’une clôture, démontre bien la pression de ce cervidé sur nos forêts.

 

DEUX PROJETS À LA FÉDÉRATION DE L’UPA-ESTRIE

C’est dans ce contexte que la Fédération de l’UPA-Estrie a débuté un premier projet de Gestion ciblée de la faune en Estrie (2019 à 2022). Ce dernier a permis de constater qu’il était possible d’accentuer le prélèvement de cerfs de Virginie par les activités de chasse dans le but de protéger les ressources agricoles et forestières. L’activité de chasse est effectivement reconnue comme la méthode la plus efficace et la moins coûteuse pour réduire les populations de cerfs. De plus, en prenant l’Estrie en exemple, plus de 90 % de la région est composée de terres privées. Les acteurs les mieux positionnés pour faire une véritable différence sont donc les propriétaires.

 

 

À la lumière des résultats de ce premier projet, un second projet a vu le jour en 2023, permettant d’offrir de l’accompagnement en gestion de la faune aux producteurs agricoles et forestiers. L’objectif actuel est le partage d’information et la production d’outils techniques permettant aux propriétaires terriens de l’Estrie d’utiliser la chasse comme outil de gestion de la déprédation par la faune, particulièrement pour le cerf de Virginie.

 

L’OPTIMISATION DES ACTIVITÉS DE CHASSE

Avant de présenter les outils développés dans le cadre de ce projet, il est important d’être informé sur certains principes afin d’optimiser les activités de chasse et ainsi, voir de véritables résultats. D’abord, puisque les cerfs mâles sont polygames et qu’une femelle donne naissance en moyenne à deux faons par an pendant toute sa vie, le nombre de femelles est le facteur qui influence le plus l’évolution d’une population de cerfs. Lorsque les conditions favorisent la survie des petits, la population peut croître très rapidement. Récolter des femelles durant la saison de chasse est donc le moyen le plus efficace d’avoir un impact sur le nombre total d’animaux au fil des ans.

Ensuite, la réglementation québécoise spécifie que chaque chasseur a la possibilité d’acheter deux permis de chasse par année et donc de récolter un maximum de deux cerfs. De plus, sauf certaines exceptions, un chasseur ne pourra pas récolter deux cerfs sur un même site, il devra changer de zone de chasse, le Québec étant divisé en 29 zones. Il faut donc augmenter le nombre de chasseurs par terre pour pouvoir augmenter le nombre de récoltes. Ceci est possible en faisant, par exemple, des rotations de chasseurs ou encore en divisant sa terre en secteurs, lorsque possible.

 

LES OUTILS POUR LES PROPRIÉTAIRES 

Afin d’appliquer ces principes, plusieurs outils ont été développés pour informer, faire du maillage et mieux encadrer les ententes entre les propriétaires et les chasseurs. Ces outils peuvent être utilisés par tout propriétaire et sont présentés ci-dessous. Il est à noter également que les outils de maillage ne sont pas spécifiques au cerf de Virginie. 

OUTILS DE MAILLAGE

1. La plate-forme Web www.mirador.ca, partenaire de la Fédération de l’UPA-Estrie : Cette plate-forme permet d’afficher la disponibilité d’un territoire de chasse en y indiquant toutes les conditions du propriétaire. Ceci permet d’établir un contact avec des chasseurs grâce à une entente claire en plus d’avoir la possibilité de faire un revenu supplémentaire. Plusieurs propriétaires ont utilisé la plate-forme dans la dernière année avec succès et ont trouvé des chasseurs respectueux et efficaces.

2. Un modèle de contrat entre propriétaire et chasseur : Ceci est un outil permettant de clarifier les ententes grâce à un document physique signé par les deux partis. Il est disponible en ligne en format Word et peut être téléchargé et modifié selon les besoins des propriétaires. Ce contrat est légalement valide tant que les critères spécifiés sur le document restent dans le raisonnable.

3. Les guides de chasse : La Fédération de l’UPA-Estrie a également contacté plusieurs entreprises et particuliers offrant des services de guides de chasse et ils ont accepté de coordonner la saison de chasse spécifiquement pour les producteurs. Les propriétaires fonciers non exploitants n’ont pas été mentionnés, mais nous vous invitons à contacter les guides directement pour de l’information, une liste avec leurs coordonnées est disponible en ligne.

 

 

OUTILS D’INFORMATION

Plusieurs documents sont présentement en production afin d’offrir de l’information détaillée et des éclaircissements sur l’implantation d’activités de chasse en terre privée. Par exemple, des fiches sur la réglementation québécoise et sur les grands principes d’une chasse optimisée sont en production, avec également une fiche d’information sur les outils de gestion autres que la chasse. Restez à l’affût!

 

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POUR ACCÉDER AUX OUTILS

Tous les outils mentionnés ci-haut, et plus encore, sont disponibles sur le site Internet de la Fédération de l’UPA-Estrie, au lien suivant : 

estrie.upa.qc.ca/producteur/environnement-et-faune/faune 

Pour les producteurs agricoles et forestiers de la région de l’Estrie (incluant les MRC de Brome-Missisquoi et Haute-Yamaska), un service d’accompagnement personnalisé existe pour vous. N’hésitez pas à contacter Vanessa Nadeau, conseillère en environnement et en faune à la Fédération de l’UPA-Estrie : 

vnadeau@upa.qc.ca   •   819 346-8905, poste 5100