Travailleurs forestiers : Prenez garde aux tiques et aux insectes!
La commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST)
Une guêpe sur son nid en papier
Les tiques porteuses de la maladie de Lyme et les insectes tels que les guêpes et les moustiques porteurs du virus du Nil occidental peuvent mettre les travailleuses et travailleurs forestiers à risque et causer de graves effets sur la santé, parfois même mortels. Consciente de ces effets, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) tient à les mettre en garde et les invite à prendre les précautions nécessaires pour éviter de se faire piquer. Elle demande également aux employeurs de leur fournir le matériel et la formation nécessaires.
Maladie de Lyme
Au Québec, ce sont les tiques à pattes noires, aussi appelées les tiques du chevreuil, qui peuvent être porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi et transmettre la maladie de Lyme lorsqu’elles piquent. Ces tiques ne volent pas et ne sautent pas. Elles s’accrochent aux gens lorsqu’ils sont en contact avec des végétaux, en forêt, dans un boisé, dans les herbes hautes ou dans des amas de feuilles.
Les tiques porteuses de la bactérie se retrouvent davantage au sud de la province, par exemple en Estrie, à Montréal, en Outaouais, en Montérégie, dans les Laurentides, à Laval, dans Lanaudière, en Mauricie et au Centre-du-Québec. En raison des changements climatiques, elles progressent vers le nord de la province.
Depuis une quinzaine d’années, on observe une forte progression du nombre de cas de la maladie de Lyme déclarés au Québec. À titre indicatif, 586 cas ont été déclarés en 2022, 652 cas en 2023 et 834 cas en 2024.
Symptômes
Quelques jours ou quelques semaines après la piqûre d’une tique porteuse, on note le premier signe d’infection sur la peau, soit l’apparition d’une plaque rouge en forme de cible, qui va en s’agrandissant. Bien que la rougeur soit le symptôme le plus courant d’une piqûre de tique infectée, la maladie de Lyme peut en présenter d’autres, tels que de la fatigue, de la fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires. Des complications touchant le cœur, le système nerveux et les articulations peuvent aussi survenir.
Prévenir pour mieux guérir
Les travailleuses et travailleurs forestiers qui évoluent dans les régions où la tique porteuse de la maladie de Lyme est endémique sont invités à participer à la mise en place des mesures de prévention nécessaires. Pour cela, ils doivent porter des vêtements longs lorsqu’ils sont à l’extérieur, entrer le bas de leurs pantalons dans leurs chaussettes ou leurs bottes et leur chandail, dans leur pantalon afin de limiter les zones exposées où les tiques pourraient s’accrocher (celles-ci détectent la chaleur). Afin de protéger les zones du corps qui ne sont pas recouvertes par les vêtements, il est préférable d’utiliser un chasse-moustiques et de porter un chapeau.
Il est aussi fortement suggéré de porter des vêtements de couleur claire afin de bien voir s’il y a une tique qui y est accrochée. Dans les deux heures suivant un travail à l’extérieur, il est recommandé de prendre un bain ou une douche et d’examiner sa peau. Cet examen permettra de détecter la présence de tiques et de les retirer le plus rapidement possible. Si une tique est repérée, il faut la retirer adéquatement, la conserver pour analyse future et appeler Info-Santé (811). Selon l’évaluation de la situation, une consultation avec un professionnel ou une professionnelle de la santé pourrait être indiquée.
Risques d’allergie au venin d’insectes
Les abeilles, les guêpes et les bourdons peuvent également constituer un risque pour les travailleurs forestiers. En effet, une simple piqûre de ces insectes peut déclencher une réaction allergique grave, et pas seulement chez ceux pour qui une allergie est connue. Plusieurs le sont sans le savoir, parce qu’ils n’ont pas réagi fortement auparavant, et d’autres pourraient faire une réaction grave lors de leur première piqûre.
De façon générale, une piqûre provoquera des rougeurs, une enflure locale et des démangeaisons. Bien qu’elle cause de la douleur, cette réaction est sans danger. Par contre, une personne qui a fait une réaction allergique grave, c’est-à-dire qui a connu des difficultés respiratoires ou des enflures au visage, ou chez qui des rougeurs sont apparues à l’extérieur du site de la piqûre, risque de faire une autre réaction semblable ou plus grave si elle est de nouveau piquée par la même espèce d’insectes.
Quoi faire en cas de réaction allergique grave?
Dans tous les cas, si l’on soupçonne une réaction allergique grave, il faut prévenir un secouriste dès l’apparition d’un seul des signes ou des symptômes suivants :
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gonflement rapide et considérable du visage, de la langue, de la gorge et des voies respiratoires;
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difficulté à parler;
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difficulté à respirer.
Virus du Nil occidental
Le virus du Nil occidental est transmis par une piqûre de moustique infecté. La personne infectée peut ne présenter aucun symptôme ou ne présenter que des symptômes bénins ressemblant à ceux de la grippe : fièvre, maux de tête, courbatures, rougeurs et enflure des ganglions. Cette maladie est très rare, mais elle peut être grave. Elle peut même entraîner des séquelles neurologiques. Il n’existe aucun traitement ou vaccin.
Si l’on soupçonne la présence du virus du Nil occidental dans la région, on doit :
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réduire au minimum, lorsque c’est possible, les activités extérieures pendant les périodes où les moustiques sont les plus actifs, soit au lever et au coucher du soleil;
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éliminer tout contenant, toute cavité ou tout objet inutile où peut s’accumuler de l’eau stagnante dans la zone de travail et autour des camps;
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s’abstenir de toucher à mains nues une corneille, un grand corbeau ou un geai bleu mort, car ces oiseaux peuvent être porteurs du virus.
Mesures de prévention
L’employeur, les travailleuses et les travailleurs doivent collaborer pour mettre en place ou respecter les mesures recommandées.
L’employeur doit :
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informer les travailleuses et les travailleurs des risques liés aux piqûres d’insectes;
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élaborer des méthodes de travail sécuritaires;
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fournir des moyens de communication efficaces dans chaque lieu de travail;
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faire appel à des spécialistes pour détruire les nids repérés sur les lieux de travail.
Les travailleuses et travailleurs doivent :
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porter des gants de travail;
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se couvrir la peau au maximum (manches longues et pantalon) et porter de préférence des vêtements de couleur claire;
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porter les cheveux courts ou les attacher;
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éviter les produits parfumés;
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ne jamais s’approcher d’un nid et, si un nid est découvert, informer la personne responsable pour qu’il le fasse détruire;
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ne jamais boire directement à la canette ou à la bouteille puisqu’une abeille ou une guêpe pourrait s’y trouver et piquer le travailleur à la gorge.
De plus, la CNESST demande aux employeurs de se munir d’auto-injecteurs d’adrénaline de type EpiPen. La réalité terrain fait en sorte que la distance entre le milieu de travail et un centre hospitalier peut être très grande. L’employeur doit donc avoir des trousses disponibles sur place et vérifier la date d’expiration du produit. Ces trousses doivent être conservées à l’abri de la chaleur.
Pour en savoir plus
Consultez différents documents sur le site Web de la CNESST ainsi que sur d’autres sites gouvernementaux pour en savoir plus sur ces risques et les moyens de les prévenir.
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Vous travaillez en plein air? Gare aux insectes piqueurs! | CNESST
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Maladie de Lyme et autres maladies transmises par les tiques | Gouvernement du Québec


