Alors que le Canada et le Québec se sont engagés à protéger 30 % de leurs territoires terrestres et marins d’ici 2030 (objectif 30x30), les AMCE représentent un levier essentiel pour compléter et renforcer le réseau d’aires protégées, notamment sur les terres privées. En s’ajoutant à ce réseau, elles contribuent concrètement à la protection de la biodiversité et à la pérennité des écosystèmes.

 

Qu’est-ce qu’une AMCE?

Les AMCE visent à reconnaître les actions concrètes de conservation à long terme qui, sans être une aire protégée au sens de la Loi, contribuent significativement à la protection de la biodiversité. Il peut s’agir d’ententes volontaires, de pratiques de gestion durable ou de projets de restauration mis en oeuvre de façon rigoureuse et documentée. Ces mesures permettent ainsi de compléter le réseau d’aires protégées en tenant compte de la diversité des réalités du territoire québécois.

 

Une propriété, deux outils de conservation

Le cas de Mme Lisa Merovitz illustre bien la complémentarité de ces approches. Héritée de ses parents, la propriété, qui est dans la famille depuis 1948, comprend près de 100 hectares de forêt, de ruisseaux et de milieux humides. Elle se situe dans un noyau d’habitats prioritaires sur le territoire de Corridor appalachien. Dès 2010, Mme Merovitz a manifesté le souhait de protéger cette terre de manière durable.

Deux instruments de conservation déployés

Une réserve naturelle en milieu privé (Réserve naturelle David-Schwartz), reconnue officiellement en 2013, protège 46 hectares de la propriété. Ce secteur abrite les milieux de plus hautes valeurs écologiques, avec la présence d’érablières sucrières riches et d’espèces en situation précaire.

Une servitude de conservation forestière, établie en 2019, encadre la gestion du reste de la propriété, sur environ 36 hectares supplémentaires.

 

Un projet pilote d’AMCE basé sur la servitude de conservation forestière

C’est cette servitude forestière qui a été sélectionnée comme étude de cas pour évaluer son admissibilité à une reconnaissance d’une AMCE. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de faire reconnaître des efforts de conservation à long terme sur des terres privées, tout en permettant certaines activités forestières compatibles avec la biodiversité.

Corridor appalachien a collaboré avec un ingénieur ainsi qu’avec ses biologistes afin d’élaborer un plan d’aménagement forestier respectant les principes de la conservation écologique. Ce plan s’inscrit en complémentarité avec un plan de conservation fondé sur une caractérisation approfondie du territoire. La servitude de conservation forestière, intègre :

• Des restrictions standards sur l’usage du territoire, propres aux servitudes de conservation québécoises;

• Des mesures spécifiques encadrant les activités forestières (ex. protection des bandes riveraines, interdiction de machinerie dans certaines zones);

• Une carte de gestion identifiant les zones sensibles (milieux humides, pentes fortes, habitats d’espèces en situation précaire).

L’ensemble de ces éléments permet d’assurer une gestion durable et écologiquement responsable de la propriété, sans exclure l’exploitation forestière encadrée.

 

Une reconnaissance au service de la biodiversité

Le processus de reconnaissance AMCE a permis de documenter le sérieux et la rigueur des engagements pris par la propriétaire, soutenue par Corridor appalachien. Ce cas vient démontrer que les AMCE peuvent contribuer à élargir les possibilités de conservation, en mettant en valeur des pratiques qui protègent les milieux naturels de façon tangible. Également, la propriétaire a pu obtenir un reçu pour don de bienfaisance, reconnaissant la valeur écologique du don de servitude effectué.

 

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Les activités permises dans une servitude forestière 

Contrairement aux aires protégées, les servitudes forestières sont plus permissives, tout en devant respecter les objectifs de conservation, soit la préservation de la biodiversité, des services écologiques et de la connectivité des écosystèmes à perpétuité.

Les usages autorisés incluent :

• les activités récréatives non motorisées et de faible impact : marche, randonnée, raquette, ski de fond, observation de la faune et de la flore (selon modalités);

• les travaux forestiers, y compris commerciaux (selon modalités), s’ils respectent le plan d’aménagement et les prescriptions sylvicoles liées à la biodiversité;

• la chasse, la pêche ou le piégeage, si ces usages traditionnels sont maintenus par le propriétaire et compatibles avec les valeurs de conservation;

• l’acériculture (selon modalités);

• la circulation en véhicule motorisé sur les chemins existants.

Ces dispositions font de la servitude un outil souple, conciliant conservation et activités humaines.

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Ce projet démontre qu’il est possible de concilier gestion forestière et protection de la biodiversité. 

Pour y parvenir à plus grande échelle, nous devons reconnaître, appuyer et multiplier ces initiatives volontaires. Vous êtes propriétaire d’un boisé? Vous travaillez en conservation? Ensemble, faisons en sorte que chaque geste compte. Informez-vous sur les AMCE et sur les moyens d’agir concrètement pour la nature.

 

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Pour en savoir plus

Visitez le site Web du projet

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